Il y a une semaine, nous avons lancé un sondage sur LinkedIn afin de recueillir votre avis sur les signes les plus révélateurs du micromanagement en entreprise. Malgré une dominance sur la supervision excessive, la conclusion a été sans appel ! Tous les signes du micromanagement sont interconnectés, entrainant ainsi un cercle vicieux.
Comment identifier le micromanagement en entreprise ?
Le micromanagement est un style de management ou de gestion qui se distingue par un contrôle permanent et excessif des activités des collaborateurs par le manager. C’est un management qui affecte négativement l’ambiance au sein de l’équipe, le bien-être et la productivité des collaborateurs. Il se retrouve pour tout type de managers qui sont tendus entre les exigences de leur supérieur hiérarchique direct, le N+1, en plus de la pression de leur équipe. Il perd le contrôle de la situation et adopte un comportement oppressant pour son équipe.
Selon Management Consulted, 70% des travailleurs pensent à démissionner à cause du micromanagement et 30% le font effectivement.
Quelques signes courants peuvent montrer la présence de micromanagement dans une entreprise :
- Supervision excessive : Le manager va constamment surveiller les tâches de ses collaborateurs, même celles qui ne nécessitent pas nécessairement de surveillance constante. Il veut être informé du moindre détail, demande régulièrement des rapports et réunions y compris pour des tâches mineures, et intervient constamment dans les activités de son équipe.
- Manque de confiance : Le manager ne fait pas confiance à son équipe pour faire certains choix, prendre certaines décisions, accomplir certaines tâches importantes sans son approbation constante.
- Absence d’autonomie : Les collaborateurs n’ont pas la possibilité d’exprimer leurs idées, d’être proactifs, de prendre des décisions qui concernent leurs activités sans l’approbation du manager.
- Manque de délégation : Le manager ne délègue pas suffisamment de charges à son équipe et prend toutes les décisions seul. Il se retrouve avec une surcharge de travail car il souhaite contrôler chaque aspect de l’opération.
- Mauvaise communication : Le manager ne transmet que les directives, les tâches à effectuer, mais il n’est pas attentif aux retours de son équipe.
Les signes du micromanagement sont liés, formant un cercle vicieux. Il suffit de présenter un signe, qui est susceptible d’entraîner un second et on se retrouve dans la boucle du micromanagement. Néanmoins, la supervision excessive reste un emblème conséquent.
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Impact du micromanagement
Le micromanagement a un impact conséquent tant sur l’entreprise directement que sur les équipes qui subissent cette situation.
Conséquences sur l’entreprise
Quelques répercussions possibles du micromanagement sur l’entreprise :
- Baisse de productivité : Les reportings incessants, les validations systématiques de chaque détail, le contrôle constant… sont extrêmement chronophages. Le manager et même les équipes peuvent tomber dans le surmenage car le travail devient plus lourd.
- Mauvais climat de travail : L’environnement de travail pouvant devenir facilement toxique, les relations entre les membres de l’équipe et le manager peuvent être tendues et créer une atmosphère générale désagréable.
- Perte d’efficacité managériale : Le micromanager gaspille inutilement son temps et son énergie en multipliant les réunions, derrière les contrôles excessifs, les détails ; un temps et une énergie qui pourraient être utilisés pour effectuer des tâches plus stratégiques. Cela empêche également de se concentrer sur des points importants comme se projeter sur des objectifs à long terme de l’entreprise, booster la communication interne…
- Mauvaise réputation de l’entreprise : le micromanagement peut entrainer un fort taux de turn-over dans l’entreprise, ce qui nuit à la réputation de l’entreprise en freinant certains candidats talentueux.
Conséquences sur les équipes
Quelques répercussions possibles du micromanagement sur les équipes :
- Démotivation des équipes : Les équipes peuvent être facilement démotivées et perdre leur engagement à cause du manque de confiance, d’autonomie, du contrôle de près, de la supervision excessive. Elles peuvent se sentir dévalorisées et frustrées.
- Baisse de la créativité : Les équipes constamment chaperonnées et dépourvus d’autonomie finissent par voir leur créativité et innovation être étouffées, par crainte de proposer et d’être jugés ou ignorés.
- Manque d’initiative : Les collaborateurs arrêtent de prendre des initiatives, deviennent passifs, et attendent constamment les instructions précises de leur manager au lieu de prendre les devants, prendre des responsabilités et proposer des solutions.
- Résistance au changement : A moyen terme, les personnes victimes de micromanagement deviennent méfiantes et réticentes à l’égard de nouvelles visions, nouvelles méthodes de travail, nouvelles initiatives.
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Comment surmonter le micromanagement en entreprise ?
Surmonter le micromanagement en entreprise est un défi qui requiert du temps, de l’énergie, de l’intentionnalité et de la persévérance. Cela dit, avec la bonne approche, il n’est pas impossible à dompter.
Que faire si votre manager est un micromanager ?
Si vous êtes victime d’un micromanager, il est nécessaire de réagir afin que la situation n’affecte pas votre performance et votre bien-être au travail. Quelques étapes que vous pouvez respecter avec sagesse pour gérer cette situation :
- Avoir de l’empathie envers son manager qui est surement exposé à diverses pressions et situations de stress de la part de la hiérarchie et des clients, accumulés à ses propres craintes
- Rester professionnel, garder son calme et continuer votre activité malgré la situation
- Organiser une réunion avec votre manager pour discuter de la situation de manière constructive, en démontrant ses propos par des exemples concrets de situation de micromanagement par votre manager et en proposant des solutions adéquates qui peuvent améliorer la situation. Ne relevez pas que des points négatifs durant la réunion mais commencez par les points positifs de votre manager et de son travail
- Anticiper les attentes de votre manager, tenez-le informé de l’évolution de vos tâches avant qu’il ne le demande en lui fournissant des données précises
- Informer vos supérieurs hiérarchiques et/ou les Ressources Humaines avec des exemples concrets si la situation persiste malgré vos efforts
- Considérer l’option qui convient le mieux à votre bien-être en explorant d’autres opportunités de travail avec un environnement de travail plus sain
Que faire si vous êtes un micromanager ?
La première étape pour sortir du micromanagement est de reconnaître ses excès, chercher à comprendre les causes de ce comportement, ainsi que les conséquences que cela implique dans l’entreprise et sur les équipes. C’est l’étape la plus difficile, celle de la remise en question, et pour y arriver, rien de mieux que se forcer à écouter davantage ses équipes, à faire preuve d’empathie pour se rendre compte de la situation réelle.
Ensuite il est primordial de passer à l’action en adoptant des comportements pratiques au quotidien dans votre environnement de travail.
- Hiérarchiser ses priorités au niveau de ses activités et ne plus interférer dans le travail de son équipe, en lâchant prise sur les dossiers moins stratégiques de l’entreprise
- Apprendre à faire confiance à son équipe, déléguer au fur et à mesure les responsabilités et accepter qu’ils puissent commettre des erreurs, ce n’est pas une fatalité
- Communiquer ouvertement avec son équipe, donner des conseils, poser des questions, discuter ensemble et favoriser le travail d’équipe qui améliorera l’ambiance dans le groupe et l’environnement de travail
- Réduire le nombre de réunions au strict nécessaire
- Rester ouvert aux besoins, doléances et suggestions de son équipe
- Être patient avec soi-même et se former sur le leadership pour avoir un meilleur style de gestion
Selon le site QRP International, pour identifier si vous êtes un micromanager, vous pouvez vous poser ces cinq questions. Si votre réponse est positive à au moins deux de ces questions, vous tendez déjà vers les travers du micromanagement !
- M’arrive-t-il de faire des tâches opérationnelles qui ne m’incombent pas alors que je devrais faire d’autres choses plus stratégiques ?
- Ai-je une tendance à abuser des reportings même s’ils n’ont pas de valeur ajoutée pour mon équipe ?
- M’arrive-t-il de donner des consignes extrêmement détaillées ?
- Est-ce que je vérifie/relie constamment le travail de mon équipe avant publication ?
- Ai-je du mal à déléguer certaines tâches par manque de confiance ?