SOMMAIRE
Dans un contexte où la performance économique des entreprises est autant regardée que leur impact environnemental et social, engager une démarche RSE est devenu un enjeu prioritaire pour les organisations modernes. Mais comment conjuguer durabilité et rentabilité, en répondant aux attentes de toutes les parties prenantes ?
A travers cet article, le cabinet de management de transition MOMEN partage son expérience du terrain et propose des pistes pour créer une gouvernance RSE efficace, aligner la politique RSE sur les objectifs économiques et embarquer les collaborateurs dans une transformation au long terme.
Démarche RSE : contrainte ou opportunité ?
Législation européenne : de la conformité règlementaire à la stratégie
Historiquement, la RSE se limitait à quelques obligations légales et était perçue comme une contrainte administrative.
Depuis 2024, l’entrée en vigueur de la CSRD (Corporate Sustainability Reporting Directive) et du BEGES (Bilan d’Emission de Gaz à Effet de Serre) a posé un cadre plus exigeant et contribué à faire évoluer la perception de la RSE. De plus en plus d’entreprises l’appréhendent désormais comme un pilier de création de valeur. En effet, selon le baromètre RSE 2024 réalisé par Kantar et Vendredi :
- 78% des entreprises disposent d’une équipe dédiée à la RSE
- 76% y allouent un budget (contre 68% en 2022)
- et dans 70% des entreprises, la RSE est rattachée au COMEX (contre 63% en 2022)
Parties prenantes : des attentes de plus en plus fortes sur la RSE
Si le cadre réglementaire a donné l’impulsion, c’est bien la demande croissante des parties prenantes qui pousse les entreprises à faire de la RSE un levier stratégique :
La majorité des salariés, d’abord, se montre particulièrement sensible à ces enjeux (82% se disent favorables ou moteurs à la RSE). Une culture d’entreprise responsable génère un engagement plus fort (46% des collaborateurs se disent plus motivés dans les entreprises engagées dans la RSE), ce qui se traduit souvent par une meilleure performance collective.
Les fournisseurs et clients sont également intéressés par le sujet : 79% des grandes entreprises affirment que leurs parties prenantes externes connaissent ou participent activement à leur stratégie RSE ; c’est également le cas pour les ETI (62%) et PME (61%).
Pour les candidats, l’engagement RSE donne un sens à la marque employeur et permet d’attirer plus de profils.
Enfin, les investisseurs prennent de plus en plus en compte les critères ESG dans leurs décisions, considérant qu’une performance RSE élevée réduit les risques réputationnels et financiers (MDPI).
Création de valeur : la durabilité au service de la performance économique
Investir dans une démarche RSE pour réduire les coûts
Une démarche RSE bien menée permet de réaliser des économies. En agissant sur quelques leviers, les entreprises réduisent leurs coûts tout en renforçant leur performance environnementale :
- Réduction de la consommation d’énergie: cela passe par la réalisation d’un audit énergétique pour identifier les postes les plus énergivores. À partir de ce diagnostic, il convient de moderniser les équipements, adapter les horaires de fonctionnement et former les équipes aux écogestes. Selon l’ADEME, les entreprises qui optimisent leurs installations peuvent économiser jusqu’à 20% sur leur facture énergétique.
- Diminution et valorisation des déchets: tri à la source, réemploi interne, revente… Les partenariats avec des acteurs du recyclage permettent de réduire les coûts de traitement et de générer de nouveaux revenus issus de la valorisation des matières.
- Optimisation des processus internes: Intégrer la RSE à la chaîne de production pousse à repenser les processus pour plus d’efficacité : mutualisation des ressources, maintenance préventive, réduction des pertes de matière… Ces ajustements permettent de gagner en productivité et de limiter les gaspillages.
- Priorisation des circuits courts et achats responsables: un approvisionnement local réduit les coûts de transport et d’intermédiation. En parallèle, cela renforce la résilience de la supply chain face aux crises. D’après le baromètre ObsAR 2024, 68% des directions achats estiment que les achats responsables ont un impact positif sur la compétitivité globale de l’entreprise.
- Adoption d’une démarche de sobriété : réduction de l’impression papier, mobilité douce, rationalisation des déplacements, alimentation durable. L’ADEME estime qu’une campagne de sensibilisation des salariés peut réduire de 5 à 10% les coûts opérationnels liés aux comportements individuels.
Lire aussi : 5 exemples d’actions RSE en entreprise
Innover et diversifier grâce à la durabilité
Au-delà des économies potentielles, la RSE devient un moteur d’innovation. Elle stimule le développement de nouveaux produits ou services à impact positif, favorise l’économie circulaire et encourage des solutions bas-carbone. Les marchés reconnaissent ces initiatives : en 2023, le montant des obligations durables émises par les sociétés a atteint 2 300 milliards de dollars (OECD).
Par ailleurs, Selon McKinsey, les entreprises qui améliorent simultanément leur chiffre d’affaires, leur marge et leurs critères ESG enregistrent une progression de leur TSR (Total Shareholder Return) supérieure à celle de leurs pairs. Le TSR, qui combine l’évolution du prix de l’action et les dividendes versés, est un indicateur clé de la performance économique globale. Cette corrélation montre que la RSE soutient la croissance économique et participe à la création de valeur.
Miser sur le capital humain et la performance collective
Une démarche RSE bien organisée implique le DRH et les collaborateurs autour d’une culture d’entreprise responsable : diversité, QVT, formation, engagement. Une dynamique qui favorise la performance collective et la fidélisation.
Pourtant, malgré un intérêt marqué des salariés pour les initiatives RSE, leur implication réelle reste limitée ; comme le montre le graphique ci-dessous, dans plus de 50% des entreprises, moins de 25% des salariés sont effectivement moteurs de la démarche RSE. Il est donc essentiel de trouver des leviers pour les faire participer, tels que :
- valoriser le temps consacré à ces projets transverses,
- créer des groupes de travail dédiés
- favoriser la collaboration interdépartementale
Passer à l’action : intégrer la RSE dans la gouvernance
De la stratégie à la feuille de route opérationnelle
La mise en place d’une démarche RSE structurée commence par :
- La réalisation d’un diagnostic précis : il doit faire état des enjeux internes et externes et dresser un état des lieux de l’existant
- La fixation d’objectifs SMART (Spécifiques, Mesurables, Atteignables, Réalistes et Temporellement définis)
- L’intégration de la culture RSE aux processus métier et aux indicateurs de pilotage : suivi des émissions de CO₂, du taux de recyclage, de la satisfaction des collaborateurs…)
Un engagement affirmé de la gouvernance : création d’un comité RSE, mise en place d’un reporting régulier, établissement d’un lien avec la stratégie globale. Le succès d’une démarche RSE dépend largement de l’engagement des dirigeants et de la fonction RH. Le Directeur Général doit porter la démarche et le DRH doit en être l’accélérateur, en l’intégrant à toutes les missions de son département : recrutement, rémunération, formation, évaluation
Le management de transition comme accélérateur de transformation RSE
De plus en plus d’entreprises ont recours au management de transition pour accélérer leur transformation RSE. Le directeur RSE en transition apporte un œil externe et une expertise opérationnelle pour piloter le projet de manière structurée. Il peut notamment :
- Cadrer et orchestrer la démarche, définir les priorités, les objectifs et les KPI
- Créer et animer un comité RSE dédié
- Identifier et mettre en œuvre des quick-wins valorisables en interne et en externe
- Former et accompagner les équipes aux enjeux ESG, à la gestion de projet durable et à la communication responsable.
- Assurer un reporting précis et régulier auprès du comité exécutif et des actionnaires, facilitant la prise de décision et la mobilisation des ressources.
A l’issue de sa mission, le directeur RSE en transition passe le relais aux équipes internes pour poursuivre la démarche sur le long terme.
Chez MOMEN, nos directeurs RSE en transition accompagnent les entreprises dans la structuration et le déploiement de leur stratégie durable, avec des résultats mesurables dès les premières semaines. Contactez-nous pour en discuter !
Pour aller plus loin, visionnez notre interview de Christophe Bernard-Bacot. Ce Directeur Général, expert en RSE, partage son expérience du sujet à travers des exemples concrets.
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